Prix public : 22,00 €
Tout comme la Corse et la Crète, que Maddalena Rodriguez-Antoniotti a précédemment explorées, Chypre présente un trait et même un symptôme commun aux îles de Méditerranée : celui d’avoir choisi le tourisme comme destin. Passant outre les clichés racoleurs, l’auteure prend une nouvelle fois le parti de tourner le dos au littoral et à la démesure spéculative pour défendre une autre île et des « chefs-d’œuvre » dont ne raffolent pas les cartes postales. C’est par la fenêtre carrée d’un modeste Voigtländer de 1938 qu’elle témoigne alors d’un « arrière-pays » tenu, entretenu, dessiné de main et de peine d’homme depuis la nuit des temps. Photographier n’est jamais neutre, parler d’une île comme Chypre non plus. Aux portes de l’Orient, c’est le seul territoire européen coupé en deux par une ligne de démarcation. Sans mésestimer cette déchirure, loin de là, ce livre fait le pari − avec la vigueur des mots et la douceur des images – d’embrasser l’île comme un tout, comme un pays en tant que tel. Historienne de formation, Maddalena Rodriguez-Antoniotti est peintre, photographe et essayiste. Son dernier livre, Terre de Crète, est paru aux éditions Éoliennes.