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La publication de La Croisère du Vanadis de la romancière américaine Edith Wharton, tient du miracle. N’avait-elle pas déclaré n’avoir pas tenu de journal lors de sa croisière méditerranéenne….et rendu plus improbable encore la découverte et l’identification du manuscrit, non répertorié, qui dormait depuis des décennies dans les rayonnages de la bibliothèque municipale de Hyères ? Le miracle eut pourtant lieu qui permet aujourd’hui de présenter la traduction française d’un texte qui est le premier qu’Edith Wharton ait écrit à une époque où elle n’avait produit que quelques courts essais et osait à peine rêver de devenir un jour romancière. À bord d’un yacht loué pour la circonstance, en compagnie de son mari et d’un ami James Van Alen, l’écrivaine entreprend au printemps de 1888 une croisière dans les îles grecques ; elle tient un journal et raconte comment voyage une riche américaine prête à toutes les aventures. Au-delà de l’anecdote, c’est jusqu’à la dernière page qu’il faut lire La Croisière du Vanadis pour découvrir que, d’un cadre certes charmant mais un peu figé, récit de saynètes, de descriptions fleuries, de références historiques et architecturales, de notes semblables à celles d’un carnet de croquis relevé d’aquarelles, Edith Wharton réussit au fur et à mesure que progresse son récit, à en maîtriser le rythme, le temps, à en changer les points de vue, à introduire des personnages vivants, en un mot à construire. L’évolution se dessine dès son arrivée aux Cyclades et sa visite du monastère d’Amorgos et ses premiers vrais contacts avec les populations locales. Sa fausse visite du Mont Athos et le compte-rendu savoureux qu’elle en donne devient alors le pivot du texte ; Edith Wharton maîtrise désormais sa plume. Avant même de naviguer dans le sillage d’Ulysse sur la Mare Nostrum, et de porter témoignage de son expérience, c’est d’un voyage initiatique au pays des mots dont ce texte nous parle : l’Odyssée fondatrice d’une romancière en puissance.