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Au XVIIIe siècle, victimes du brigandage qui sévit dans les steppes de la Chine du Nord, les marchands de la province du Shanxi, les Jinshang, sollicitent les services de protection des maîtres de traditions martiales de leur région : de l’interaction entre ces deux mondes va émerger un nouveau corps de métier, celui de « maître-escorte », biaoshi. Leurs sociétés, les compagnies d’escorte biaoju, opéreront jusqu’à l’orée du XXe siècle.
D’abord chargées du transport caravanier de marchandises dont, essentiellement, l’argent, le sel et le thé, ces compagnies se spécialisent ensuite dans le convoi bancaire et le gardiennage de résidences des marchands, non sans faire évoluer les pratiques : celle du xingyiquan (« boxe de la forme et de l’intention »), élément de reconnaissance sociale des maîtres-escortes, fait ici l’objet d’une étude approfondie.
Combinant ethnographie – à travers des entretiens avec les descendants des lignées de cette tradition martiale –, travail d’archive et analyse des textes, l’ouvrage apporte un éclairage nouveau sur le rapport entre activités marchandes, brigandage et traditions martiales et rituelles ; et ainsi, sur tout un pan du monde du négoce en Chine du Nord, au cours de la dynastie Qing (1644-1911) et jusqu’au début de la République de Chine (1912-1949).