Prix public : 18,00 €
Le Chinois Mo Yan, prix Nobel de littérature 2012, estconsidéré, écrivait l’Académie suédoise, « malgré son jugement critique sur lasociété, comme un des écrivains les plus éminents de son pays ». Or,Mo Yan, dont la jeunesse douloureuse inspirera largement l’oeuvre – né en 1956,il est contraint en pleine révolution culturelle de quitter l’école à 12 anspour travailler dans les champs puis à l’usine – est en proie aux attaques enrègle des populistes chinois. Ceux-ci l’accusent « d’insulter les martyrsrévolutionnaires », de « diffamer Mao Zedong », quand ce n’est pas « d’écrirepour flatter le goût occidental » ou, en acceptant son prix, d’avoir « embrassél’Occident en exposant les laideurs de la Chine ». Pourquoi cettehostilité ? L’ouvrage replace l’oeuvre de Mo Yan dans le contexte plus large dela « fiction rurale », courant majeur de la modernité littéraire chinoise du XXesiècle, en mettant en évidence la part d’héritage, assumé ou non, par Mo Yan etson propre apport à ce courant. Ce faisant, est mise en perspective sa proprepeinture socio-historique de la Chine rurale et de la condition paysanne maoïsteet post-maoïste. La fiction rurale selon Mo Yan est enfinappréhendée à l’aune de son projet littéraire et des principes esthétiquesessentiels – innovation littéraire, transfiguration de l’histoire,autoréflextion – grâce auxquels l’écrivain parvient à contourner l’écueil dudiscours figé et hégémonique.