Prix public : 20,00 €
Capitaine d’industrie avant l’heure, adulé de la haute société friande de ses papiers vélins – il est le propriétaire de la Manufacture royale de papiers peints –, respecté par un personnel qu’il a pu aider en temps de cherté des grains, soutien majeur à la réalisation des premiers aérostats des frères Montgolfier... Pourtant, l’histoire n’a retenu de Jean-Baptiste Réveillon (1725-1811) que “l’affaire” qui porte son nom et qui endeuilla le Paris populaire à la veille de la Révolution française, quand, en avril 1789, il fut à tort accusé de chercher à baisser les salaires des ouvriers et que le soulèvement du faubourg Saint-Antoine fut réprimé dans le sang par les troupes royales.
Disparu de la scène publique après la vente en 1792 de sa manufacture, Réveillon, loin d’être devenu pauvre, opère un changement de carrière en optant pour la rente foncière. Son “Exposé justificatif” révèle l’image d’un entrepreneur à l’anglaise, avisé et en même temps soucieux du bien-être de ses salariés. Les accents rousseauistes de son discours ne sauraient pourtant masquer les préoccupations de l’homme d’affaires, malmené par la crise avant d’être rattrapé par la colère populaire.
On a choisi dans cet ouvrage de partir de son récit pour en faire le fil rouge d’une analyse qui interroge ses zones d’ombre et dégage l’homme et son histoire, avant comme après le déchaînement qui, dans le sang, a aussi brusqué le cours de la grande histoire.