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Charles, Alsacien de naissance, est issu d’une union entre l’Alsace et le Lot et Garonne. Sa jeunesse va être bousculée entre trois visions plus ou moins réalistes du mot patrie. La première celle de son père, ce Tonneinquais, ancien combattant attaché à sa France, un héros de la Résistance. La seconde celle de sa mère strasbourgeoise garante d’une Alsace traditionnelle. La troisième celle sa tante mariée à un Allemand de Cologne et membre du parti nazi. Son regard d’enfant découvrit cette France profonde, celle des champs de tabac, de la valeur de la terre, mais aussi les fractures au sein de la famille. De cette période où la haine de l’autre se bâtissait, il en fut le témoin, mais également l’acteur. De la photo loisir, il fit son métier. Après plus d’un an comme réfugié, de 1939 à 1940, il retrouva l’Alsace sous la croix gammée. Son père conserva son emploi grâce à son beau-frère. En 1941, Charles devient membre du bataillon de réserve de police de Cologne. Durant toute la guerre il sera photographe auprès des armées. Il intégra l’Einstzatgrouppen B, se transformant en exécuteur mêlant l’image aux tueries. En découvrant l’horreur des ghettos, la haine du juif, il se fit reporter tout en conservant son statut de soldat. En 1943, le voilà Waffen SS, blessé il servit différentes institutions liées à la politique raciale. En 1944 il connut l’enfer des camps et les exécutions suite à l’attentat du 20 juillet de cette même année. Les bombardements furent son quotidien. En 1945, avec la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie, il fit le choix de la fuite. La croix aidant le diable dans sa déroute, il rejoignit l’Espagne. Il ne cherchait pas le pardon encore moins l’oubli, mais simplement la délivrance.