Prix public : 18,00 €
Cet ouvrage en quatre parties se compose de deux récits, et de deux contes poétiques. Écriture contrastée, voire opposée écrit par une même main, mais qui interroge, selon ses deux manières de faire, la vie, notre existence et son point d’équilibre. En voici deux extraits :Il me revint tout à coup, comme je voyais au loin les étendues cultivées, ces livres écrits sur la nature, de Thureau à Giono, en passant par Sand. Mais bien d'autres sociologues, géographes ont parlé d'elle, tentant d'ouvrir les yeux aux pauvres hères que nous sommes ! Que nous en reste-t-il de ces livres ? Rien ou la satisfaction que des auteurs aient écrit de tels chefs d’œuvres. Mais au-delà ? Il n'y a le néant. Pas une once de culpabilité au regard de tout ce qui a été détruit depuis ces siècles ou violé au cours de ces décennies. Rien, rien n'est resté dans notre conscience, pas même les écrits de ces êtres épris de nature, la défendant avec leur cœur mais aussi leur esprit. Le progrès est passé dessus, écrasant les haies, les bocages, les oiseaux, les insectes, les poissons et toute une vie, une corne d'abondance et de joie ! Il me semble que l'existence de l'humanité a basculé dans l'excès, la démence, la gabegie, l'outrance quand l'homme est devenu son propre esclave en faisant de la machine son unique interlocutrice, sa motrice, son étoile derrière laquelle il allait se ranger et courber l'échine.« Gazette et René Blain »Ainsi la paysannerie fut éjectée des sphères communales pour être remplacée par une plaie aux multiples odeurs et aux tourments plus noirs que tous ceux de l'enfer. Estiniou accabla le monde, l'infortune, la poisse et même George ! Mais que pouvait-elle faire, siamoise de Charlotte et de ce siècle si lumineux en ces années zéros qu'il devint la forge du diable en billets et autres monnaies parasitaires. Ce n'était pas, n'engageons pas notre conte sur cette voie sanctuarisée, l'âge d'or qui disparaissait mais un passé ébouriffé par de nouvelles et folles pensées. Le monde est cruel, dur, ténu pour les gredots14, joyeux pour les sauvages et les forts du muscle. Les rusés, les sans-scrupules, les égoïstes, les orgueilleux, les ambitieux étaient heureux de ce sort humain. Il leur donnait, au mépris de tous et de tout, la violence comme discours, la haine comme arme, le despotisme comme but. La nature, encore belle, solitaire, sauvage, multiforme, était encore à l'abri. Elle respirait comme moi, Gazette, qui allait et venait au gré des siècles, des atmosphères, des montées et des descentes.