Prix public : 36,00 €
Comment se renouveler pour un dadaïste lorsque l'on a déjà derrière soi plusieurs décennies de création, et que l'on revendiquait la nouveauté radicale comme principe esthétique ? Comment, alors même que l'on a commencé à créer pendant et à cause de la Première Guerre mondiale, en exprimant par la poésie le rejet de la barbarie humaine, peut-on continuer à écrire après 1945, lorsque la catastrophe non seulement se répète, mais s'amplifie démesurément moins d'un quart de siècle plus tard ? Ces deux questions, relatives au vieillissement des avant-gardes et à leur rapport à la réalité historique, se sont posées au dadaïste Jean Hans Arp au sortir de la Seconde Guerre mondiale et guident la réflexion du présent ouvrage. Ce travail s'intéresse à un pan méconnu de sa production : sa poésie tardive, dont il propose une lecture rapprochée. Prenant le contre-pied des recherches réduisant l'innovation et l'expérimentation formelles d'Arp à sa production dadaïste, il met en lumière l'inventivité et la cohérence structurelle de l'œuvre des années cinquante et soixante, permettant l'expression d'une subjectivité instable et fragmentaire. Dans sa poétique tardive, empruntant une voie singulière dans le contexte générationnel du devenir des avant-gardes après 1945, Arp maintient intacte la virulence de sa critique de la civilisation et propose quelque chose comme un contre-modèle poétique, que l'on pourrait appeler sa « cosmogonie de poche », qui fait plus que jamais fi de la linéarité sémantique. L'ouvrage propose un choix de poèmes encore inédits d'Arp, issus de sa production tardive.