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Il faut lire Hélène Cixous sur le mode de l'entente. L'entente c'est la rencontre de l'œuvre de l'autre (écrite, peinte, dessinée) suscitant une lecture, une écoute et une mise en état de réponse qui ouvre et relance l'appel de l'œuvre. C'est à l'éclat de ce mot – entente – que l'on mesure combien Hélène Cixous compte aujourd'hui parmi les écrivains dont l'œuvre transforme le plus fondamentalement la pensée et la poétique de la relation entre les arts visuels et l'écriture. Cette écoute radicale des mots, des langues, des autres (écrivains, penseurs et artistes) et jusqu'à soi en tant qu'autre est en effet présente depuis les débuts de l'œuvre foisonnante et sans cesse renouvelée d'Hélène Cixous. Or, écrire l'entente est aussi un « ouï-dire ». C'est sonder l'expérience autant que la pensée de l'écriture telle qu'elle se joue dans le face-à-face toujours contemporain avec l'œuvre de l'autre, qu'il s'agisse de collaborations récentes (Chevska, Alechinsky, Hantaï, Tuymans, Abdessemed), de dialogues en cours (Derrida, Jeannet, Wajsbrot) ou de la lecture d'œuvres anciennes (Ovide, Dante, Rembrandt, Goya, Joyce, Mandelstam, Lispector, Celan, Genet) Examinant la notion de l'entente – et donc, avec elle, ses équivoques: la mésentente, l'accord et le dissensus, le partage et la persécution, la communauté et ses désaveux, la co-vivance, le rapport du texte à l'image et à l'oreille – cet ouvrage est l'occasion d'un dialogue entre philosophes, poètes, artistes et chercheurs, qui ouvrent ici « l'entente » à une diversité d'approches poétiques, philosophiques, historiques, politiques, voire juridiques, permettant de réfléchir sur une tension toujours à l'œuvre dans les écrits d'Hélène Cixous.