Prix public : 18,00 €
Avec ce titre en espagnol, qui signifie « joie », l’auteur annonce directement la couleur. Il s’agit d’un roman court (deux cent pages) et percutant sur un thème cher à l’Espagne, à savoir la corrida. Il nous raconte l’histoire de Bruno, un Français d’origine espagnole qui vit à Nîmes. Son existence est une suite d’échecs, il a perdu son travail de cadre à la suite d’un burn-out, sa femme l’a quitté et il galère pour faire valoir le droit de garde de son fils de huit ans. Karine, son ex-femme, est tout le contraire de lui, elle réussit bien sa vie, ses parents ont une très bonne situation et elle essaie de protéger l’enfant du côté « looser » de son père. Un de leur grand sujet de dispute est la corrida, le loisir préféré de Bruno qui veut y initier son fils, lequel aime beaucoup aller aux arènes avec son père. La première partie du livre est un peu longue, l’auteur pose le décor et on voit Bruno y évoluer, jusque là c’est un personnage aigri et peu intéressant. Un samedi après-midi, il va aux arènes assister à une corrida avec ses amis, par chance, ce n’est pas sa semaine de garde, car à partir de ce moment-là sa petite vie va se transformer en cauchemar absolu.
Même si le début de l’histoire est un peu lent, je savais que l’intrigue allait basculer dans le fantastique, ce qui se produit effectivement à la moitié du livre. A ce moment on passe à la vitesse supérieure et la vie de Bruno devient vraiment très intense. Il s’agit moins d’un livre fantastique que d’un roman engagé qui dénonce la corrida comme un acte de barbarie envers les animaux, opinion que je partage tout à fait.
J’ai beaucoup aimé ce roman de combat et je le recommande chaleureusement, même si c’est une lecture très dure par moment, notamment dans les descriptions des souffrances infligées aux taureaux, devenus des « chairs à divertissement » comme le dit l’auteur.
L’île aux 30 polars, mars 2021