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Au XIXe siècle en Europe, la capacité à fixer techniquement les images va changer la culture et les sociétés. Il s’agit d’un des vecteurs essentiels, avec les chemins de fer, de l’intégration par la société du progrès industriel. Dans son essai, Juliette Grange met en relation la philosophie positiviste et la daguerréotypie. Elle interroge l’essence de la technique photographique à ses débuts, entre enthousiasme et inquiétude. L’objectif introduit l’objectivité et l’exhaustivité de l’inventaire spatial ou temporel. Le portrait, la prose réaliste (Balzac se propose de “daguerréotyper la société”), transforment l’identité individuelle ou sociale. S’ajoute au volume la publication d’un certain nombre de textes de autour de l’invention de la photographie. En tout premier lieu le discours d’Arago, spécialiste de l’optique en même temps que grand républicain, à la Chambre des députés (1839). Ce discours sur Daguerre précipite l’invention technique dans le champ politique et constitue la photographie comme bien commun, à la disposition de tous. Le gouvernement français acquiert en effet le brevet pour “en doter libéralement le monde entier”. Par ailleurs, les textes de Delacroix, Baudelaire, Valéry montrent la vivacité de l’interrogation sur la nature de la peinture et de la littérature dans ses rapports avec la technique.