Prix public : 35,00 €
Poème allégorique du Capital. Baudelaire chez Water Benjamin reconstruit les grands axes de la lecture de Baudelaire à laquelle Walter Benjamin a consacré ses efforts philosophiques depuis ses traductions de jeunesse jusqu’aux débordements, à la fin des années 1930, de la liasse des Passages consacrée au poète. À partir de ce qu’aura été le Baudelaire, son dernier livre inachevé et fragmentaire, il devient possible de suivre le mouvement de convergence des motifs benjaminiens – l’allégorie et le fétichisme de la marchandise – avec l’univers lyrique des Fleurs du mal. En plaçant les textes en regard, il s’agit d’évaluer l’articulation inédite du matérialisme historique et de l’écriture allégorique qui présente le recueil baudelairien comme un complément poétique des analyses du capitalisme développées quelques années plus tard par Marx. L’ouvrage fait ressortir dans quelle mesure la lecture de la poésie de Baudelaire a pu servir à remodeler les concepts hérités de la pensée marxiste de l’histoire et ainsi contribuer au positionnement de Benjamin dans le contexte intellectuel de l’entre-deux-guerres. Il s’agit ainsi de restituer les débats et les vicissitudes qui ont découlés de sa résolution à poursuivre ces recherches dans le contexte historique français de la fin des années 1930. Si les analyses sont centrées sur la période située entre le moment où Benjamin soumet le projet d’un livre autonome sur le poète français à l’Institut für Sozialforschung de Francfort (1938) et sa mort, l’ensemble de ses productions littéraires et philosophiques antérieures sont discrètement impliquées dans la construction du livre. On peut alors mesurer l’influence de Baudelaire sur sa trajectoire intellectuelle, autant sur le choix des thématiques de recherches que sur les stratégies d’écriture et le rapport entre la pensée et l’actualité historique. Ainsi le livre s’adresse-t-il autant à un public intéressé par la philosophie allemande et contemporaine que par la réception et l’interprétation de la littérature des XIXe et XXe siècles. Le style d’écriture cherche à rendre accessible les écrits de Walter Benjamin sans jamais sacrifier la rigueur universitaire.