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Est-il possible de renoncer au vin et de ne pas manger à sa faim ? Est-il possible de dormir sans maison, de ne posséder qu’un manteau, qu’un bâton ? Plutôt qu’une vie de bohème, les philosophes de l’antiquité mènent celle de l’ascète. Pour Sénèque ou Marc-Aurèle, l’ascèse, c’est un exercice spirituel : en mettant à l’épreuve son corps, on travaille l’esprit pour atteindre la vérité et le bonheur. Cependant, l’ouvrage, inspirée par la philosophie chinoise, essaie de montrer que le corps n’est pas destiné à souffrir dans l’ascèse et qu’il peut au contraire s’y épanouir. Il nous emmène en Chine ancienne, où la vie de l’ascète ne veut pas dire la privation du plaisir corporel, mais la culture d’un goût subtil pour savourer le quotidien. Se baigner aux sources d’eau pure, se sécher au soleil du matin, s’apaiser aux sons de la musique au milieu de la forêt de bambous. Au lieu d’être privé de plaisir, le corps se nourrit du plaisir subtil grâce à un gouvernement de la force vitale de la personne et du pays. Certains sages chinois pensent que cet art de gouvernement leur permettrait de vivre au-delà de cent ans, quoique le corps ascétique d’un lettré peut entraîner éventuellement des répercussions critiques… Aujourd’hui, le gouvernement de notre vie – le vieillissement, la procréation, la diététique, l’esthétique, et l’écologie entre autres – devient de plus en plus impacté par des enjeux multiples. Par conséquent, l’ascèse, jadis exercice de soi, devient un objet socio-politique. Par un détour dans la philosophie antique, ce livre cherche à réinventer l’ascèse, en revendiquant le respect du corps dans notre manière de penser actuelle.