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Y a-t-il des leçons philosophiques à tirer sur la question du sujet à partir des cas où son unité, son intimité ou son identité semblent compromises ? Inversement, quelles sont les conceptions de la première personne requises pour identifier ces perturbations de soi, en rendre compte et y répondre ? Telles sont les questions que les auteurs de ce volume – philosophes, psychologues, psychiatres et sociologues – se proposent d’explorer, en suivant un triple angle d’attaque. Il s’agit d’abord d’interroger la place qu’occupent de tels cas « limites » dans les approches philosophiques de la subjectivité qui ont récemment émergées après le « tournant linguistique » tel qu’opéré en particulier par Ludwig Wittgenstein et John L. Austin. Si l’intérêt de ces approches est d’offrir des alternatives tant au paradigme traditionnel du sujet conscient de soi qu’aux remises en question qui mettent en avant les déterminations inconscientes de celui-ci, le statut de ces cas reste en effet sujet à débat. C’est pourquoi, dans un deuxième temps, une confrontation avec la psychopathologie, notamment avec le cas emblématique de perte et de dissociation de soi qu’est la schizophrénie, se justifie. Enfin, une plongée dans les contextes concrets de la recherche en sciences sociales et de l’expertise psychiatrique complète ce retour au « sol raboteux » des pratiques que Wittgenstein appelait de ses vœux afin de tracer les limites de nos concepts du sujet tels qu’ils sont utilisés en contexte. Ainsi, c’est un nouvel éclairage qui est porté sur les problématiques philosophiques de la subjectivité et de la constitution de soi à la lumière de situations où le sujet entre en crise.