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L’histoire intellectuelle de la France et celle du Vietnam sont imbriquées au moins depuis le XVIIe siècle. La curiosité inspirée par une culture très étrangère l’a souvent emporté sur la simple volonté de conquête. C’est ce qui explique sans doute la fondation d’une École comme l’École française d’Extrême Orient qui, établie à Hanoï, s’est peu à peu implantée à travers toute l’Asie et a aussi contribué à former des cadres du Vietnam indépendant. Même l’administration coloniale a parfois pratiqué l’ethnographie.Les universités françaises, le Collège de France ont vite partagé cette curiosité et la tentative de comprendre le Vietnam a joué un rôle central dans la fondation et le développement de l’anthropologie en France. Le Vietnam fait partie des composantes de la culture française et inversement. Ces croisements dans la construction des savoirs, dans l’éducation ou même la vie littéraire, pour l’observation desquels la notion d’anthropologie peut fort bien servir de fil directeur, ne sont pas des additions, des juxtapositions mais bien des réinterprétations en chaîne. Le Vietnam a aussi été une provocation en raison de la langue elle-même. Sa structure n’a cessé de fasciner les linguistes jusqu’au XXe siècle comme le montre l’exemple du prêtre linguiste Léopold Cadière. Issu d’une rencontre à l’institut d’études avancées de Paris en octobre 2022 le présent volume tente de circonscrire, à partir d’exemples choisis, des questions dont le traitement permet de comprendre en quoi l’étude des imbrications culturelles franco-vietnamiennes fournit une contribution centrale à l’histoire de l’anthropologie.