Prix public : 22,00 €
Le centenaire de la mort de Proust (1922-2022) a été l’occasion de réfléchir à nouveau pas seulement sur l’œuvre de Proust elle-même, mais aussi sur les nouvelles perspectives qu’elle a ouvertes dans la pensée et la culture du XXe siècle, en particulier celles qui apparaissent aujourd’hui les plus originales et les plus prometteuses. Le volume que nous proposons considère les nouvelles voies théoriques suggérées par Proust à partir de la contamination entre différents genres (traité philosophique, roman, essai critique) et entre différents champs disciplinaires (philosophie, psychologie, sociologie). L’intention des auteurs est d’identifier les sollicitations que l’œuvre de Proust peut encore offrir au débat contemporain (par exemple à la recherche philosophique, à la psychologie, aux neurosciences, à la sociologie). Dans le domaine de la recherche philosophique, Gérard Bensussan propose une comparaison originale du texte proustien avec la philosophie de l’altérité de Levinas. Les essais de Patrick Bray et Andrea Nicolini abordent la relation entre la philosophie et la littérature, à partir des lectures que Roland Barthes et Gilles Deleuze ont fait de la Recherche. Annamaria Contini analyse l’interprétation de Paul Ricœur du lien entre le temps perdu et le temps retrouvé, en se concentrant sur les stimulations théoriques que le texte proustien offre à Ricœur lui-même. Marco Piazza, reprenant l’interprétation du critique catalan Joan Sacs, propose un aperçu de la possibilité d’attribuer un certain « réalisme » à la poétique de Proust. Stefano Poggi et Sofia Sandreschi de Robertis, dans leurs deux textes, approfondissent les relations que la Recherche établit avec la peinture d’une part, et avec le théâtre de l’autre part (en particulier celui de Samuel Beckett). Ludovico Monaci, avec une démarche sociolinguistique, se concentre sur la contribution de Proust au débat contemporain sur la conception de l’individu et de la société. La contribution conjointe d’Emanuela Piga Bruni et de Ruggero Ragonese suit une ligne sémiotique, en observant comment l’œuvre de Proust, dépassant les limites du texte, correspond à un parcours d’inférentialité sémiotique. Enfin, l’essai de Marisa Verna et Antonella Marchetti, consacré au rapport entre la mémoire et l’odorat, s’inscrit dans le débat contemporain influencé par les recherches de psychologie, de neuropsychologie et de psychobiologie.