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Robert Hertz, tué à la tête de sa section, à l'attaque sanglante de Marchéville pendant la première guerre mondiale, laisse inachevée une œuvre considérable. Cependant dès l'année qui suivit son agrégation, Hertz précisait les sujets de ses travaux. Il optait pour les questions où le moral jouxte le religieux. Il se donna la préoccupation de comprendre précisément les côtés sombres et sinistres de la mentalité humaine. À cette époque il définit son champ d'études. D'abord ce qui l'intéressait c'était de savoir comment l'homme « revient à la lumière et à la paix, par la pénitence et le pardon » ; le « mystère du pardon », la « révocation du passé, l'anéantissement absolu d'une chose réelle ». Comment et pourquoi la société efface-t-elle le péché et le crime ? Comment et pourquoi oublie-t-elle ? Tel fut le programme de Hertz. Un peu sous l'influence de Durkheim, beaucoup par justesse d'esprit, par logique, par profonde méditation, il le précisait de plus en plus en même temps qu'il le généralisait. Les notions de pardon et de pénitence ne sont en effet que des cas assez rares, des formes de mécanismes mentaux, d'idées morales et religieuses plus générales. Ce sont des espèces d'expiation. Et comme l'expiation n'existe que par rapport au péché, il se donna pour tâche de comprendre l'un et l'autre, et il étendit encore son domaine. Le « Péché et l'Expiation », voilà le sujet qu'il choisit définitivement.