Prix public : 16,50 €
Harlowe, petite ville rurale du New Hampshire non loin de Boston, est un coin tranquille où tout le monde se connaît et où chacun a sa place : Fanny, avec sa voix insipide et son regard vide, est juchée sur son perchoir derrière le comptoir du magasin d’alimentation générale ; John passe la niveleuse ou le chasse-neige, au choix, lorsque la commune le lui demande ; la femme pasteur prononce son sermon tous les premiers dimanches du mois. Mais cet ordre paisible est petit à petit amené à changer à compter du jour où Perly Dunsmore fait son apparition. Ce commissaire-priseur au charme indéniable, globe-trotter averti, raffiné, poli et instruit, atterrit sans qu’on sache trop pourquoi à Harlowe où, avec l’aide du chef de la police locale, Bob Gore, il commence à organiser des ventes aux enchères dans le but d’améliorer la sécurité et de faire prospérer la petite communauté. Les habitants jouent plus ou moins le jeu, et font don de choses et d’autres remisées à la grange, à la cave ou au grenier, et dont ils n’ont plus vraiment l’utilité. Puis, lorsque les demandes se font de plus en plus pressantes et que les refus sont poliment écartés, les choses commencent peu à peu à déraper. Que souhaite réellement ce Perly Dunsmore, qui se présente comme le sauveur désintéressé de ce petit bout de campagne qui n’a pourtant lancé aucun appel à l’aide ? Et jusqu’où est-il prêt à aller pour l’obtenir ? Roman sur les rouages infernaux de la dépossession des plus pauvres et des menaces des forces de l’ordre, cette fiction à mi-chemin entre le thriller, le nature writing et le grand roman américain est un conte sensible et terrifiant sur la perte d’identité et le vol des âmes, l’effondrement de la morale face à la loi des marchés et la peur de ceux qui ne possèdent rien ou très peu, qui les conduisent à une forme déroutante de soumission. Et, ultimement, il pose au lecteur l’essentielle mais angoissante question : jusqu’où, exactement, peut-on céder ?