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epuis une vingtaine d'années déjà, sur la tombe de tel ou tel mort illustre, très fréquemment un orateur prononce cette phrase : « Il appartenait à la forte, à la vaillante génération de 1830... » Cette phrase est comme stéréotypée dans la plupart des oraisons funèbres. Aussi certains moqueurs la traitent-ils de « cliché », d'observation banale, ou d'exagération de parti. Par le temps actuel, lorsqu'on se rit volontiers des convictions et des principes, ils s'égayent en la reproduisant. Nombre de gensfont chorus, sans savoir pourquoi, mais en suivant le courant des idées du jour. Il n'y a rien à redire à cela. Toute génération possède, incontestablement, le droit de juger, d'imiter ou de renier les actes de la génération qui la précède. À une condition, pourtant, selon la loi du progrès : c'est de faire mieux que sa devancière, c'est de la dépasser.