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Charles Baudelaire (1821-1867), détache la poésie de la morale et la voue toute entière à la Beauté et non pas à la Vérité. Littérairement il se situe à la croisée entre le symbolisme et le Parnasse, nourri de romantisme, tourné vers le classicisme. A sa mort, Baudelaire laisse un paquet de manuscrits, griffonnés, remplis de notes, anecdotes, pensées ... Poulet-Malassis se voit confier la difficile tâche de trier ces feuillets; ainsi naissent Mon coeur mis à nu et Fusées, souvent réunis sous le titre de Journaux Intimes, dont l'appellation et la distinction sont souvent mises en péril par les différents biographes de Baudelaire. Ainsi Mon Coeur mis à nu est un enchevêtrement de réflexions annotées par Baudelaire depuis 1859 et jusqu'à sa mort. Le poète joue de la provocation et témoigne avec franchise de ses passions et de ses aversions. Le style et le ton de l'ensemble - direct, brutal, sans équivoque - surprennent le lecteur qui s'y égare. Mais c'est pourtant la mission première d'un journal que de recueillir les coups de sang, les colères et les tristesses de son auteur. Ainsi, dans les pensées intimes du poète, « la femme est naturelle, c'est-à-dire abominable », « elle est simpliste, comme les animaux ». A propos de George Sand : « Elle est bête, elle est lourde, elle est bavarde ». Puis : » Plus l'homme cultive les arts, moins il b..de ». Pour celui qui ne connut Baudelaire que par la beauté de ses vers, le choc est rude, d'autant plus que contrairement à ses recueils de poésie il n'y a là aucune continuité, aucune logique. Sans queue ni tête, Mon Coeur mis à nu laisse au lecteur un amer goût d'inachevé.