Prix public : 18,00 €
On connaît aujourd'hui Prosper Mérimée pour l'inoubliable Carmen ou La Vénus d'Ille, nouvelles inspirées de l'histoire ou du fantastique, mais il ne faut pas oublier que Mérimée était d'abord inspecteur général des Monuments historiques, historien et archéologue. C'est cette vocation qui se lit dans bon nombre de ses oeuvres, notamment Mémoires historiques. Il y montre une sensibilité particulière pour les grands hommes, surtout si leur caractéristique principale est la démesure, comme Jules César, mais aussi l'intérêt qu'il porte dans les vingt dernières années de sa vie à la littérature russe, qu'il traduisait. Il s'intéresse en particulier à deux imposteurs russes. La première est une aventurière s'étant fait passer pour la fille de l'impératrice Élisabeth I, dont l'histoire romanesque lui permet de retrouver la figure de la femme manipulatrice. Le second est le faux Démétrius, usurpateur se proclamant fils du tsar russe Ivan le Terrible qui régna pendant un an avant d'être assassiné en 1606. Identifié aujourd'hui comme un moine défroqué, il est pour Mérimée un Cosaque d'Ukraine et un grand homme : « Il voulut réformer les abus et civiliser son pays ; mais il n'avait que vingt-trois ans, et, sans mesurer la grandeur des obstacles, il prétendit faire tout à coup et de primesaut tout ce que Pierre le Grand fit plus tard, graduellement et avec une prudente lenteur.»