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En 2002, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, décide de fermer le centre de Sangatte où s’entassent, dans des conditions matérielles indignes, plus d’un millier de personnes chassées de chez elles par des conflits et des crises aiguës. Cette fermeture très médiatique et la chasse au moindre rassemblement d’exilé⋅e⋅s qui s’ensuit aboutissent à leur dispersion progressive dans ce que l’on appellera bientôt des jungles, disséminées sur le littoral de la Manche et de la mer du Nord, et qui suscitent des élans de générosité de la part des populations locales. Depuis, la situation n’a cessé d’osciller entre violence (expulsions, destructions, arrestations musclées) et action humanitaire. Et ce, jusqu’à l’épisode de l’été 2014 lors duquel le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve hésite entre « fermeté » et « humanité » à l’égard de migrantes et de migrants rejetés aux marges de l’Europe, victimes de ses politiques migratoires, de la fermeture de ses frontières, des dysfonctionnements du droit d’asile. Comme ailleurs en Europe, les jungles françaises, des ghettos sur les routes migratoires, ne sont qu’un cache-misère parfaitement intégré à l’appareillage dissuasif que l’Europe déploie à l’égard des personnes exilées.