EAN13
9782382871843
Éditeur
GISTI
Date de publication
1 décembre 2023
Collection
PLEIN DROIT
Nombre de pages
60
Dimensions
29,7 x 21 x 0,8 cm
Poids
196 g
Langue
fre

Racismes

Gisti

GISTI

Prix public : 12,00 €

Les politiques migratoires sont-elles racistes ? Le discours officiel, celui du droit comme celui des responsables politiques des pays d’immigration, porte l’idée que la démarcation entre nationaux et étrangers n’a rien à voir avec des différences raciales. Et pourtant...Les « mots en R », race, racisme, racialisation, devenus au début des années 2000 très présents dans les sciences sociales, sont aujourd’hui mobilisés pour décrire la condition des personnes immigrées. En France, à la différence de ce qui s’est passé aux États-Unis, le mot « race » a pendant longtemps été réfuté, comme porteur en lui-même du racisme, et ce n’est que depuis une vingtaine d’années que les défenseurs des droits fondamentaux se sont réapproprié le terme, dans des analyses montrant comment s’imbriquent, dans les rapports sociaux de domination, classe sociale, genre et race.Dans le monde militant, de même, les luttes pour les droits des étrangers et les luttes antiracistes, qui pendant des années ont été menées de façon parallèle – le racisme ne concernant d’ailleurs pas que les non-nationaux –, semblent aujourd’hui davantage s’intriquer.On repère une logique de tri entre catégories racialisées de l’étranger indésirable, legs des époques d’esclavagisme et de colonialisme, aussi bien aux frontières du territoire national, dans la guerre aux migrant·es mise en œuvre par exemple à Briançon, ou dans la construction, à Mayotte, de différences irréductibles entre natifs des îles de l’archipel comorien, qu’au travers du droit de la nationalité et de la suspicion généralisée des actes d’état civil provenant des pays anciennement colonisés. La même logique s’observe hors du territoire français, sous le regard ou avec le soutien de l’Union européenne, générant et justifiant les discriminations, voire le déchaînement de violences, à l’encontre des « Subsaharien·nes » au Maghreb, des Maliens noirs en Libye ou rapatriés de Libye au Mali…Dans toutes ces situations, pourtant très diverses, un même processus : des leaders prétendant agir « au nom du peuple » et d’un présumé « seuil d’intolérance » de celui-ci aux populations exogènes, s’appuyant sur une fiction promue en évidence.
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