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Si le terme cancel culture ("culture de l'annulation") a envahi la scène médiatique ces trois dernières années, le phénomène qu'il décrit n'est pas nouveau et renvoie à des périodes de l’histoire où la censure, parfois institutionnalisée, planait sur la première démocratie au monde. On ne saurait néanmoins circonscrire ce phénomène à une censure « négative », puisqu’il est lié à des mouvements voués au contraire à promouvoir le droit des femmes (#metoo) ou des Afro-Américains (Black Lives Matter) aux États-Unis (et par ricochet dans le reste du monde). Sa récupération par les mouvements alt-right (droite nationaliste) et supporters de Donald Trump suite à des dérives ayant mené à censurer des œuvres littéraires dans les programmes académiques, a très vite envenimé le débat. Devant l’ampleur du phénomène, des élites intellectuelles ont publié une tribune dans le magazine Harpers et mettent en garde contre « l’uniformité idéologique » (2020). Entre censure et déboulonnement de statues historiques, le rôle de l’éducateur est plus que jamais mis à l’épreuve et le positionnement intellectuel pas si évident. Partant du paradoxe ontologique qui s’exprime dans l’oxymore constituant son nom, très en phase avec les réseaux sociaux, et considérant une volonté sous- jacente de réviser l’histoire, cet ouvrage envisage la cancel culture dans le contexte de l’histoire des États-Unis. Il propose de revenir sur l’origine afro-américaine de ce terme et du concept parent, woke, pour en expliquer les stigmates dans la société américaine et son inclusion dans le débat politique en France.