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Je n’ai point eu l’intention d’écrire un catéchisme de la doctrine chrétienne, ni un abrégé de l’histoire de la Religion : il ne manque pas de petits ouvrages de ce genre. Je me suis seulement proposé de combler un vide qui existe dans l’éducation des enfants. On les instruits des éléments de la Religion au moyen du catéchisme, et on leur en fait apprendre l’histoire, mais on n’appelle pas suffisamment leur attention sur les fondements des vérités qu’on leur enseigne. Il en résulte qu’au sortir de l’école pour entrer dans une société distraite et dissipée, quand elle n’est pas incrédule ou indifférente, ils ne trouvent point dans leur intelligence les lumières qui pourraient leur servir pour se conserver dans leur foi à notre très sainte Religion. Il y a malheureusement aujourd’hui une foule d’hommes superficiels, qui, parlant de ce qu’ils n’entendent point, prennent de préférence pour sujets de leurs discours les attaques contre la Religion. Et quelles armes a-t-on fournies aux enfants dans leur éducation pour pouvoir défendre leurs croyances, sinon dans la conversation, au moins dans le sanctuaire de leur conscience ? Et les maîtres eux-mêmes, où peuvent-ils recourir pour trouver résumées en de courtes leçons les preuves de la Religion ? Et cependant cet enseignement n’est-il pas aussi et même beaucoup plus nécessaire que celui des principes de l’arithmétique, de la géométrie, du dessin, par lequel on prépare les enfants à entrer plus tard avec honneur et profit dans leurs carrières respectives ? Voilà le vide que je me suis proposé de combler. Cet opuscule, tout en étant utile aux enfants, ne laissera pas d’être avantageux aux adultes. Lamentables sont l’ignorance et l’incurie qui règnent en cette matière : on donne et on reçoit des leçons sur toute chose ; on ne néglige qu’un seul point, la connaissance des raisons de notre foi. Et c’est là une des raisons pour lesquelles cette foi gît en tant de cœurs comme une semence stérile, si tant est, chose plus déplorable mille fois, que le vent de l’incrédulité ne l’enlève pas de son premier souffle.