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«Au second siècle avant notre ère, la Gaule passait pour un des pays les plus peuplés du monde. Les citoyens des villes grecques disaient alors de leurs patries qu'elles se mouraient faute d'hommes et ils pensaient en même temps des tribus gauloises qu'elles souffraient d'un excès de multitude. Une telle opinion ne venait sans doute pas de l'exacte connaissance du pays. Elle était le résultat de la façon dont les Celtes et les Galates se présentèrent au monde gréco-romain, et de la peur qu'ils lui inspirèrent. Depuis 390 jusqu'en 207, presque chaque année, les habitants du Midi apprenaient que des bandes auxquelles on donnait ces noms avaient franchi les Alpes ou l'Hémus, et qu'elles descendaient vers eux. Les Gaulois étaient les ennemis qui reviennent sans trêve, et qui ne laissent aucun répit à l'inquiétude. Et ils se montraient, non pas en bataillons de mâles armés, mais en nations qui émigrent, avec des femmes, des enfants, des vieillards, des troupeaux et des chariots. La surprise et la crainte troublèrent les calculs chez les Méridionaux; leur imagination fit le reste, et ils crurent que dans la terre d'où ces hommes venaient, familles et tribus étaient inépuisables...»