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«Je ne suis pas un homme de lettres, aimait dire Renan, je suis un fils du peuple, je suis l'aboutissement de longues files obscures de paysans et de marins (...); ce qu'il y a de meilleurs en nous vient d'avant nous... » Le meilleur, c'est cette âme que nos ancêtres nous ont léguée; et ces pensées «qui sont en nous, sans nous». Voilà l'objet de cette étude. Et telle est «la meilleure partie de l'apanage d'une race et d'une nation»: son âme. Renan sonde ici l'âme celtique, la décrit et s'en fait expliquer les qualités et les défauts, sa singularité aussi, par les poètes irlandais et gallois, par les pérégrinations de Brendan, le purgatoire de saint Patrick et le cycle courtois tout entier. Là est le secret, là sont les clés du caractère breton. Les Celtes sont ce qu'ils sont, avec leurs chimères et leurs rêves, leurs fidélités et leurs entêtements parce qu'ils portent toujours en eux le désir de l'infini et le goût de l'aventure qui jetèrent Peredur dans des quêtes impossibles et saint Brendan au-delà des mers. Ils sont les parents, les cousins ou les petits-enfants de ce même peuple qui a donné au monde Yseult et Geneviève, Arthur et Tristan, Lancelot, Perceval et la quasi totalité des thèmes poétiques du moyen âge européen. Né à Tréguier en 1823, Ernest Renan se détourne très tôt de sa première vocation pour se consacrer à la philologie et à l'histoire des religions. Il exprime ses convictions rationalistes dans L'Histoire des Origines du Christianisme (1881) et dans L'Avenir de la Science (1890). Breton fidèle et régionaliste convaincu, il a exalté « l'idéalisme de la culture bretonne » et chanté la vie rurale d'une Bretagne où il aimait revenir chaque été pour y parler breton. Il est mort à Paris en 1892. Le texte que nous rééditons ici parut la première fois en 1854, sous le titre La poésie des races celtiques.