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Béroul est si discret que le monumental Dictionnaire des auteurs de tous les temps et de tous les pays l’ignore. C’est aussi que nous ne savons rien de lui, sinon qu’il versifie dans une langue romane, plutôt normande, vers 1170, un thème fondamental de la mythologie celtique. Son nom est un nom gaulois qui signifie «Cresson» (*berura > berula, cresson d’eau). M. Cresson vit en Normandie à l’est, d’après certains philologues à l’ouest, à notre avis, et sans doute plus près d’Avranches que de Caen. Il nous dit qu’il a travaillé d’après une source écrite et qu’il connaît mieux l’histoire que d’autres conteurs. Et c’est vrai qu’il la connaît mieux que les autres, lui qui refuse de supplicier les amants sur la croix de la morale du monde et qui, sublimant les vertus originelles du mythe gaulois, en transforme la substance en une hymne à la vie, en un Cantique des Cantiques celtique, en une Bible véridique pour les amants d’Occident. Le texte original en ancien français proposé ici est celui de l’édition établie par E. Muret sur le manuscrit de la Bibliothèque nationale : ms. fr. 2171, f. 1—32.