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L'année 2022 a été marquée par une forte augmentation des prix du gaz et de l'électricité. Cette situation exceptionnelle, qui a débuté à la mi-2021 avec la reprise économique post-covid puis a été exacerbée par l'invasion russe en Ukraine, a eu un impact considérable sur les industriels. Leur facture énergétique a pratiquement doublé dans tous les secteurs d'activité et dans tous les pays européens. Dans ce contexte inédit, se sont ajoutés deux événements volontiers inquiétants : d'une part, la mise en place annoncée du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières de l'Europe (MACF, qui doit se substituer aux quotas gratuits), et d'autre part l'adoption de l'Inflation Reduction Act (IRA) aux États-Unis, qui subventionne abondamment la décarbonation de l'industrie américaine. Ces trois phénomènes concourants ont laissé craindre de lourdes conséquences sur l'activité industrielle en France. Cette note propose une estimation des effets respectifs de ces trois phénomènes sur l'activité et l'emploi, secteur par secteur. Leur redonnant leur juste mesure, elle apporte des éléments inédits pour alimenter et rééquilibrer les débats autour du sujet. L'envolée des prix de l'énergie est en effet le principal fardeau pesant sur l'activité des entreprises industrielles, du moins sur certains secteurs en amont des chaînes de valeur. L'IRA et le MACF ont des effets moindres mais viennent exacerber ce premier phénomène, là encore dans certains secteurs uniquement. C'est la conjonction de ces trois facteurs et, surtout, la persistance de leurs effets sur le moyen terme qui risquerait de compromettre les perspectives françaises de réindustrialisation. Cette note s'adresse aux dirigeants d'entreprises, décideurs publics, chercheurs, étudiants et citoyens souhaitant comprendre les effets de la crise énergétique, de l'IRA et du MACF sur l'industrie française.