Prix public : 22,00 €
L’auteur nous promène sur les chemins emblématiques d’un imaginaire, celui d’un groupe : les Palénas. Tel un radiologue de la société contemporaine, il campe un décor sur lequel il déroule un kaléidoscope des préoccupations actuelles. Le Marchand des chèvres, c’est l’histoire d’un peuple aux prises avec un monde en proie aux vertiges de la mondialisation. C’est le christianisme qui menace d’extinction les vieilles croyances ancestrales. C’est l’autorité administrative qui, entrée par effraction dans les campagnes, défie sans élégance l’autorité traditionnelle. Et c’est, enfin, la politique version locale qui vient ébranler le peu de sérénité qui reste encore au peuple. Par-delà l’effet de fiction, Le Marchand des chèvres résume la posture du citoyen Batcham face aux enjeux de la mondialisation : vivre muré dans ses particularismes, se laisser diluer dans le nouveau monde ou alors assumer une identité trait d’union entre ses propres valeurs et celles venues d’ailleurs. A priori, le titre Le Marchand de chèvres nous embarque dans un univers de transactions commerciales. Mais tout bien pesé, ce motif qui traverse n’est qu’un prétexte par lequel l’auteur nous promène sur les chemins emblématiques d’un imaginaire, celui d’un groupe : les Palénas. Par-delà cette singularité, on voit bien la métamorphose d’un être-au-monde propre à un peuple les Batcham et de proche en proche les Grassfields. L’évocation des noms des lieux connus, les noms propres des personnes dont l’existence est véritablement accréditée par la réalité empirique donne au roman toute sa teneur historique. Toutefois, la dose de fiction inhérente à toute création artistique est bien présente, prise en charge par une écriture qui décrit et narre dans un style exceptionnel. Tandia Manfouo Jean-Jacques-Rousseau