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Le pouvoir en place, qui, il y a un an, en exaltant le « Penser Printemps », espérait que la renaissance de la nature s’accompagnât de la rédemption de l’individu par le truchement de l’action collective, qui libère et émancipe, car chacun y prend part, à égalité, entend à présent célébrer dans une communion prétendument nationale le cinquantième anniversaire des événements de Mai 68. Eh bien, soit ! Rappelons au bon souvenir des amnésiques quelle fut réellement cette grande fête ultra-libérale et ce qu’il en fut du vent de liberté qu’elle prétendit insuffler. Cet « esprit de Mai » servit en vérité de paravent à la mutation du capitalisme de papa en hyper-capitalisme à vocation planétaire.Au printemps de cette année-là, il y a cinquante ans tout juste, le capitalisme s’est paré d’habits neufs. Une toilette de printemps en quelque sorte… ludique, marginale et libidinale, que l’inconsciente jeunesse fut chargée de disposer. Les motifs ? L’anticapitalisme : nous sommes alors encore à l’époque où pour beaucoup le communisme n’a pas cessé d’incarner la Terre promise. L’anti-impérialisme : l’affreuse guerre du Vietnam fait des ravages, affectant, outre les victimes civiles et militaires, l’image des États-Unis dans le monde.Dire ce qui advint en Mai 68, c’est dire l’histoire d’un paradoxe. La France fut secouée par une agitation inouïe, mais à contre-sens des buts et des idéaux affichés. De Gaulle, tenant du reliquat d’un certain ordre traditionnel, gênait le mondialisme en marche. Il fallait à tout prix l’évincer. Ce fut fait, et bien fait !