Prix public : 8,50 €
La justice musulmane comorienne, appelée communément la justice cadiale, est introduite aux Comores durant les premières périodes de l'avènement de l'islam dans le pays. La société comorienne se prévaut toujours de ce droit, conformément au véritable résumé du Minhadje at-twalibine. L'attachement profond des Comoriens à cette juridiction constitue le trait remarquable de leur appartenance à la religion musulmane, ce qui suppose la pertinence du système cadial dans l'ensemble du pays. Or, il est assez surprenant de constater le manque d'intérêt de plus en plus grandissant manifesté par la majorité des intellectuels et des politiciens comoriens à l'égard de ce type de justice. Même la plupart des Comoriens diplômés des universités arabo-musulmanes se montrent de moins en moins intéressés par cette justice cadiale. Le système juridique comorien est de plus en plus assombri. Il s'enlise, son avenir s'obscurcit et ses échecs ne cessent de s'accumuler, tout en perdant de sa crédibilité dans le pays. Force est aussi de constater que la jurisprudence de Minhadje at-twalibine n'est pas enseignée à l'université des Comores, malgré son importance et le fait qu'elle symbolise l'identité comorienne. Nous en sommes convaincus, la justice musulmane comorienne traverse une situation de plus en plus difficile, dangereuse pour sa survie, et par conséquent mérite d'être observée de plus près.