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Né en 1936, j'ai passé toute mon enfance sous l'occupation allemande. Habitant avec mes parents tout près d'une caserne annexée par les " boches ", je n'ai jamais pu les supporter. Les voir défiler en en chantant au pas de l'oie me faisait peur. Plus tard, lorsque j'allais tout seul à l'école, le long du cours Jean Jaurès, je rencontrais des patrouilles : je cherchais toujours à les éviter. Les Allemands partis, mon père a pris la succession du magasin de chaussures de sa tante qui habitait dans une petite ville voisine. Les affaires marchant mal, mon père a tenu le magasin le matin et ma mère l'après-midi, pendant qu'il allait travailler en usine. Malgré cela, il a fait faillite et mes parents ont dû rembourser leurs dettes pendant des années. Arrivé à l'adolescence, après avoir redoublé au secondaire, je suis allé dans un centre d'apprentissage. Deux ans après, j'ai réussi le CAP d'ajusteur et je suis rentré dans une usine. Ma motivation était à zéro. En 1957, j'étais sous les drapeaux : au 4e régiment du Génie pendant trois mois, envoyé ensuite en Tunisie où j'ai suivi une formation de sous-officier et dont je suis sorti caporal. Par là-même, j'ai retrouvé ma motivation. Muté en Algérie dans une compagnie située au pic 881, à 60 kilomètres de Bordj-Bou-Arreridge (BBA), dans le Constantinois, tout près de la Kabylie, et malgré un certain danger, j'ai toujours été motivé à fond. J'ai été libéré la veille des fêtes de fin d'année.