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« Longtemps, … les Français se sont couchés de bonne heure, avant que la télévision vienne s’installer dans leur vie quotidienne », écrit Jean-François Sirinelli. « Ce livre s’ouvre donc à la fin des années 1950, au moment où s’enclenche l’irrésistible ascension du petit écran, tandis que se poursuit parallèlement l’implantation de postes de radio toujours plus nombreux. C’est alors que, dans le cas français, commença le monde d’hier. » Pourquoi certains événements de ce monde d’images et de sons font-ils toujours partie de la culture commune, tandis que d’autres s’éloignent dans un « monde d’avant » lentement oublié ? Ce livre parle de la prolifération des images et des sons depuis les années 1950. Le constat paraît banal, mais l’apparence de banalité, en histoire, « concerne souvent les phénomènes les plus massifs », si visibles qu’ils paraissent évidents. Le livre questionne cette évidence en nous conviant à une sorte de promenade, qui réveillera des nostalgies, un inventaire apparemment arbitraire d’images et de sons. Pourquoi « la plupart des chansons ont-elles connu, au fil de ces 65 ans, la relégation mémorielle alors que, dans le même temps, Les neiges du Kilimandjaro (1966), Alexandrie Alexandra (1977) et Les lacs du Connemara (1981), par exemple, ont touché autant de générations qu’elles reflétaient de lieux géographiques différents, au point que cet exotisme par chansons interposées a nourri les bandes son de bien des mariages de la France profonde et continue à lester les programmes de beaucoup de séances de karaoké ? » Le livre suit le fil des deux grandes mutations socioculturelles intervenues depuis les années 1950, d'abord le triomphe de l’image et du son détrônant l’imprimé, puis l’avènement d’Internet. Il décrit, à petites touches chronologiques – chapitres courts, exemples choisis –, le passage, à deux reprises, d’un monde à l’autre. Une sorte d’histoire buissonnière qui compose en fin de compte le portrait d’un peu plus d’un demi-siècle d’un passé qui est encore plus ou moins, ou qui n’est plus vraiment, une composante de notre présent collectif.