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« La pandémie n’a pas seulement dopée les tendances prédatrices des grandes puissances, elle a aussi aggravé les fractures opposant les peuples et les États et souligné les défaillances spécifiques à l’Europe. Si la pandémie a été une guerre comme l’a affirmé Emmanuel Macron, nous ne l’avons pas vraiment gagnée. L’opposition sino-américaine a été exacerbée, indépendamment de l’issue des élections américaines. Contrairement à l’ordre bipolaire de la Guerre froide, ce face à face n’est pas porteur de stabilité. Le piège qui s’ouvre est moins celui de Thucydide, qu’un désordre comparable à celui du début des années 1930. Les moyens techniques de la guerre concourent puissamment à l’instabilité ambiante, depuis la cyberconflictualité quotidienne jusqu’aux moyens d’une dissuasion nucléaire fragilisée. Le système international, qu’il s’agisse des grandes institutions multilatérales ou des alliances américano-centrées d’Asie et d’Europe est proche du chaos, entre une Amérique insuffisamment forte pour en être le garant de dernier recours et une Chine qui sait ce qu’elle rejette mais qui n’a pas d’alternative acceptable à proposer. Déclassé, humilié, déboussolé, notre continent, et avec lui notre pays, aura fort à faire pour défendre ses intérêts et ses valeurs. » F.H.