Prix public : 25,00 €
Très peu connu dans le monde francophone, Fei Xiaotong (1910-2005) est l’un des personnages les plus considérables de la Chine contemporaine. Fondateur de la sociologie chinoise, il occupe en Chine un statut au moins égal à celui d’un Max Weber ou d’un Bergson dans le monde occidental. <br /> Formé en Chine mais aussi en Occident, Fei Xiaotong est resté sa vie durant profondément attaché à la culture chinoise traditionnelle. Tout au long de celle-ci, ses recherches n’auront qu’un but : mieux faire comprendre la Chine et trouver le moyen de la faire renaître de ses cendres. Après la parution en 1938 de son ouvrage Peasant Life in China, le sociologue ne changera plus jamais de ligne. « Du travail de la terre à l’industrie rurale, de l’industrie rurale à l’industrie nationale » : pour lui, seul ce chemin pouvait s’accorder avec les particularités de la Chine. La disparition de sa toute jeune épouse lors de sa première enquête de terrain, les persécutions politiques qu’il allait devoir subir à l’époque maoïste, rien ne l’arrêtera dans sa détermination. <br /> Réhabilité à la mort de Mao et bien que déjà âgé, il ne cessera jusqu’à sa mort de sillonner la Chine et d’élaborer, pour chacune ou presque de ses provinces, des modèles de développement qui, pour la plupart, seront mis en oeuvre avec les résultats que l’on sait. Il se distanciera aussi de ceux qui ne considèrent le développement de l’Empire du Milieu qu’en termes de progrès matériels en faisant abstraction de la dimension humaine primordiale à ses yeux. <br /> À ceux qui pensent que le développement de l’Empire du Milieu « vient du haut » et non de la base, ce livre montrera que la société civile des villes et des campagnes a été le principal moteur des réformes que connait la Chine. À ceux qui souhaitent mieux connaître la Chine, il permettra d’y pénétrer au plus profond et de découvrir non seulement un grand lettré chinois mais un homme profondément attachant qui déclarait : « Le but de ma vie, mon unique objectif, est de comprendre la Chine et les Chinois. »