Prix public : 24,00 €
À travers le monde, entourés de livres ordinaires reliés en papier et en cuir, reposent dans certaines bibliothèques des volumes d’un genre bien particulier : les ouvrages reliés en peau humaine. Dans Les Archives de la mort, Megan Rosenbloom enquête sur les vérités historiques et scientifiques qui sous-tendent la bibliopégie anthropodermique – cette pratique consistant à relier les livres avec ce cuir des plus intimes. Ces livres sont encore présents par dizaines dans les bibliothèques et les musées les plus célèbres. Megan Rosenbloom exhume ici leurs origines et ressuscite les médecins, les assassins, les innocents et les miséreux dont les récits s’entrelacent dans cet ouvrage. Au fil du texte, l’autrice raconte également comment son équipe, composée de scientifiques, de conservateurs et de bibliothécaires, teste les livres réputés anthropodermiques, démêle les mythes qui entourent leur création et s’interrogent sur l’éthique de leur conservation. L’autrice transforme un sujet qui pourrait être vu comme anecdotique en une passionnante enquête qui fait écho à de nombreuses questions historiques et sociétales, à commencer par le rapport problématique qu’entretient la médecine avec les classes défavorisées. En effet, nombre de ces apprentis relieurs étaient en fait des médecins, utilisant à des fins peu reluisantes les cadavres de leurs patients laissés-pour-compte. Alors que les allégations de bibliopégie anthropodermique servaient souvent à décrédibiliser des ennemis, on retrouve de nombreux exemples de livres supposément reliés en peau humaine à des périodes troubles de l’histoire, comme la guerre d’indépendance des États-Unis ou la Révolution française. Dans Les Archives de la mort – un ouvrage captivant et macabre au meilleur sens du terme – Megan Rosenbloom élabore un récit à la croisée de l’intrigue universitaire et de la curiosité médicale : un livre aussi rare et palpitant que l’est son sujet.