Prix public : 15,00 €
Dans le texte poétique le SNI n'est pas élucidé, on ne sait qui il est, d'où il vient. Une sorte d'expatrié apatride. Il reste une énigme, un trou noir, un trou de mémoire, un souvenir diffus confus, sans corps, qui cherche un corps. Peut-être. Il n'est circonscrit que par ses symptômes. Il est innommable. Mais pas intouchable. Innommable conceptuellement, mais palpable. Car il s'agit bien là de palpations.S, N, et I sont les corps dissociés du corps d'origine du SNI. Chaque corps existe pour activer/désactiver le trou noir qu'est le SNI. Il fut un temps où ces corps dissociés n'étaient qu'un. L'un d'eux sera le poète. Le « I », assurément c'est-à-dire Julie Coutureau.Le sni, le S-N-I, c'est une charade, une aventure poétique expérimentale et phonétique, un rhizome littéraire, une enquête abusive, une lecture auditive, des sons dans le sens et des sens dans le son, une crise auditive, un Que-sais-je en chœur, une anarchie en forme, un défi à la case, un trop-plein en dérive, des racines de flux émotionnels, de la mémoire charcutière dans une culture de jachère, un poussoir à rester vivant, du jambon, des guêpes, des trous noirs de corps et d'arbres, un essai en forêt dans l'hippocampe, l'amygdale à ses trousses, c'est l'arbre de la forêt poussant dans la plaie, de la vie dans la plaie, et du rire au sommet et du rire dans les creux des patates en forme de cœur et dans les creux des fesses et des montagnes.Ce livre est un jardin, en somme. Une dé-culture multi-culture dans un état revendiqué de jachère géante. Que ça pousse. Coûte que coûte.