Prix public : 12,00 €
Le recueil Basalte et Javel traverse le sens dans une sorte de dysfonction de la machine symbolique (bien loin des recherches surréalistes). Il cherche par ce biais à construire des poèmes a priori, c'est-à-dire qui n'ont de sens qu'au-dedans de l'idée (non du concept), sans référence au monde réel si ce n'est que pour mieux agencer le poème dans une parole parlée, but qui n'a de référent qu'elle-même.Ce qui frappe dans Basalte et Javel, en premier lieu, c'est sa force d'émergence quasi paradoxale, parce qu'elle est à la fois affirmation et questionnement. Il y a là, dans cette tension pleine de doute et d'incertitude, de belles intuitions : « Mais je me pose la question / Parce qu'un texte ça doit se poser des questions / En revenant un peu en arrière ». Ou encore : « Je sais que le fort c'est de dire / Avec des forces que l'on a pas ». On perçoit une sensibilité en éveil, encore frémissante, qui trouve peut-être son expression la plus sincère lorsque le poète évoque la « mère lorsqu'elle a bu ». Aussi quelque chose comme une rage douloureuse, fiévreuse plutôt, mais très nécessaire, qui cherche et trouve sa voie (et sa voix) dans l'écriture. Ainsi, oui, il semble bien que rien de ce qui est humain ne lui soit étranger.