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Les usages de la drogue ne renvoient pas simplement à des variétés de « toxicomanie », c'est-à-dire aux diverses formes d'une compulsion à s'intoxiquer. La clinique nous enseigne qu'ils permettent également à ses usagers tantôt de se « maintenir à distance de la misère », tantôt de bricoler de nouvelles formules du vivre-ensemble, tantôt d'essayer d'élaborer des solutions alternatives à des désordres pathologiques. C'est en ce sens que nous l'aborderons : non pas sous le seul angle pathologique, en tant que désordre des passions, mais aussi et surtout comme modalité du « traitement de soi ». Les cliniciens exerçant dans les dispositifs de prise en charge destinés aux « usagers » de drogue ne sont d'ailleurs pas sans savoir que si le sevrage est demandé, il ne l'est pas toujours dans son intégralité. Les patients sont en effet les premiers à nous demander de ne pas recourir à des normes rigides ou à des prescriptions de modes d'usage ou d'abstinence. Les diverses questions que pose le sujet lorsqu'il traite, à son insu, une impasse psychique impossible à dire invite cliniciens et chercheurs, notamment de La Terrasse et de l'UFR d'Etudes Psychanalytiques de l'Université Paris Diderot-Paris 7, à interroger l'usage de drogues de façon pluridisciplinaire, d'un point de vue psychanalytique, psychiatrique, anthropologique, sociologique, historique, politique, en tenant compte des reconfigurations du lien du sujet au social.