Prix public : 20,00 €
<p><em>Lutter pour la cité</em>, c’est d’abord une rencontre avec quatre femmes à l'énergie redoutable : Claire Pelgrin, Karima Benali, Maïmouna Kanouté et Silia. Habitantes d'une vieille cité de transit, les Groux, à Fresnes dans le Val de Marne, elles se battent depuis 2015 contre la destruction de leur quartier et le délogement imposé. Pour faire ce livre, elles se sont réunies deux ans durant. Avec elles, on découvre d’un côté « la vie qu’on mène » dans les quartiers populaires, décrite avec une sensibilité et une précision qu’on a rarement la chance de lire. La volonté de défendre son quartier chevillée au corps mais aussi la force de révéler ses propres faiblesses. Les mémoires des jeux d'enfants dehors, les mariages entre voisins mais aussi les descentes de flics et les drogués de la cage d'escalier.</p><p>L’autre face de la pièce, ce sont les mécanismes de la « rénovation urbaine », ou plutôt de la démolition urbaine, comme il faudrait l’appeler. Les dispositifs aussi nombreux que compliqués qui régissent nos villes et nos vies, elles les ont patiemment découverts, accompagnées par une association de sociologues et d’urbanistes, APPUII, cosignataire du livre, engagée depuis près de dix ans auprès des habitant·es des quartiers populaires vivant des situations semblables.</p><p><em>Lutter pour la cité</em>, c’est donc aussi un guide critique des politiques urbaines. Pourquoi démolir alors que réhabiliter les bâtiments est moins cher, plus juste et plus écologique ? L'Anru est-elle la meilleure amie des bétonneurs ? Qu'est-ce qu'un bailleur social et une cité de transit ? Comment trois générations d’architectes, incarnées par Lucien Kroll, Sophie Ricard et Jean-Philippe Vassal (qui livre un entretien inédit), mettent en œuvre des alternatives à la démolition ?</p><p><em>Lutter pour la cité</em>, c’est enfin un émouvant appel à ne plus baisser la tête. Pour les anciens, ceux qui ont appris à raser les murs, ceux qu'on a tant méprisé, parce qu'ils étaient noirs ou arabes, ou bien qu'ils étaient pauvres. Pour les jeunes générations, car c'est dans ces combats que la dignité se reprend. L’histoire des Groux n'est pas finie alors que nous la racontons, mais les bâtiments risquent d’être finalement démolis. Pourtant, les femmes de Renaissance des Groux portent une telle énergie communicative que leurs conseils pratiques issus d’années de combat ne donnent qu’une envie. Taper à la porte de ses voisins et leur dire qu'on peut ne pas se laisser faire.</p>