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Un bon polar, c’est un bon enquêteur. Bien sûr, il faut une trame et un drame, mais c’est l’enquêteur qui les cuisine. On lit d’abord les « Maigret » pour retrouver son commissaire préféré – sa pipe, sa blanquette de veau, sa psychologie. Frédéric Rouvillois a trouvé son enquêteur, ou plutôt son couple d’enquêteurs : le commissaire David Lohmann, bon vivant légèrement réac, et la capitaine Nathalie Morin, sa jolie partenaire, et plus si affinités. Dans Le Doigt de Dieu, nos deux policiers enquêtent sur le milieu – au sens mafieux du terme – de l’art contemporain, suite à la mort suspecte de Charles Verdier, alias Baby Koons, dix-huit ans, l’un des dix artistes vivants les plus chers au monde, élevé au sein de la « Communauté » sous la houlette d’un inquiétant gourou dans un mélange d’amour libre, de « créativité » et de pédophilie. L’occasion de se livrer, tambour battant, à une satire hilarante de l’art contemporain financiarisé – alliance du kitsch et du cash –, et de certains de ses plus troubles prolongements.