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Dans son préambule, Philippe Lekeuche se penche sur le sens du travail du poète, après longtemps de poésie. « Faire » de la poésie, dit-il, est un « acte ». « Il n’y a pas de mots d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, cela a un prix (par exemple donner sa vie), tout comme cette pratique de la poésie exige des renoncements, et même le sacrifice – je le souligne –, la question restant ouverte : le sacrifice de quoi ? On ne le sait pas, on l’apprend avec les années, dans l’endurance. Je veux dire qu’on le vit, c’est une épreuve. Et quant à la réponse de savoir si cela en vaut la peine, elle fait toujours défaut. Et qu’importe ! On n’a guère besoin d’elle. » Avec des peintures d'Isabelle Nouwynck.L’EXTRAITQuel îlot sur tes genoux ce chatRoux comme moi jadis gaminTrembler, le faut-il, et pourquoi Rien dans cette vie ne fondeUn seul motC’est cela, que la langue elle-mêmeFrémisse et s’écroule parfoisQuand on aime, on bégaie, craqueCorps de langageOn n’ira pas plus loin que nousJe le crains, et nous défaireDe nous : que soit l’aveu !