Prix public : 15,00 €
Contexte réel : Le 31 décembre 1889, le cadavre du marin-pêcheur François Coupard, tué à coups de couteaux, est trouvé à son domicile de l’Ile-aux-Chiens aujourd'hui appelée Ile-aux-Marins. Les gendarmes soupçonnent rapidement Louis Ollivier, son matelot, avec qui il avait de fréquentes altercations. Il a été vu la veille dans les cabarets de l’île, buvant avec Joseph Auguste Néel, un résident de Saint-Pierre. Ils sont arrêtés le 1er janvier et font des aveux complets : après avoir bu, ils décidèrent d’aller souper chez Coupard. Furieux de trouver la porte du tambour barrée, ils la démolissent pour entrer. À l’intérieur Coupard se tient un couteau à la main, prêt à se défendre. Il se bat avec Ollivier. Néel récupère le couteau et le retourne contre son propriétaire. Il incite ensuite Ollivier à faire de même. Ils dissimulent le corps puis tentent de gagner la côte terre-neuvienne avec l’embarcation de la victime. En février 1889 le tribunal criminel condamne Ollivier à 10 ans de bagne et Néel à la peine capitale. En raison de l’absence de guillotine sur l’archipel, les peines capitales étaient habituellement commuées en travaux forcés à perpétuité. Mais cette fois-ci tout fut mis en œuvre pour appliquer cette peine « exemplaire ». Le 22 août une guillotine en provenance de la Martinique arrive à Saint-Pierre. Le 23, un bourreau est enfin trouvé et le 24 août 1889, à 4h30 du matin, Néel est conduit à la place Amiral Courbet. Une foule compacte, assemblée à distance, assiste alors à l’unique exécution de l’Histoire de Saint-Pierre-et-Miquelon et à la seule peine capitale de ce genre à avoir été appliquée en Amérique du Nord. La guillotine conservée aujourd’hui à l’Arche (Musée Archives de Saint-Pierre et Miquelon) fut construite vers 1890 et arriva dans la foulée à Saint-Pierre, car les inconvénients posés par l’absence de « bois de justice » lors de la condamnation de Néel poussèrent le gouvernement à remédier à ce manque. Cette guillotine ne fut jamais utilisée et est très différente de celle décrite lors de l’exécution de Néel. Celle-ci semblait être très ancienne, et comme pour beaucoup de guillotines à l’époque, le bruit couru qu’elle avait décapité Marie-Antoinette. Une légende ou pas ? Toujours est-il que cette histoire est le départ de l'inspiration d'Anaïs Hébrard qui imagine donc la vie d'Anna, femme du boureau désigné pour l'Exécution qui est prévue sur la place de Saint-Pierre. Pièce de Théâtre.