Prix public : 19,00 €
Il y a les châteaux de l’enfance, les vieux châteaux de bois sur leur motte castrale, les châteaux de rêve, il y a le château du monde et les châteaux intérieurs et la vie qui peuple ces demeures. « Le château qu’habitaient des enfants » est un roman poétique mettant en œuvre la technique du vers théorisée par l’auteur dans « J’ai labouré jusqu’aux étoiles », publié en 2020 par les Éditions du 3/9. C’est à travers vingt-cinq pièces liées entre elles par la recherche que fait Gérard Ansaloni de la place de l’humain dans ces multiples châteaux que se déploie le roman poétique. La prose alterne avec le poème sans parfois que le lecteur y prenne garde. La technique d’écriture mise en œuvre autorise ces échanges. Les poèmes de facture classique sont ainsi « absorbés » par le lecteur sans même que celui-ci s’en rende compte. Ici, tout est musique et savoirs ; ici chaque terme est riche et pèse pour ce qu’il vaut « au lieu que les mots qui vont sans les choses ne se rangent que par la vertu de la discipline » ; et vos brodequins vous mèneront de Jaffa à Saint-Michel-de-Montaigne et du fond du Moyen-âge à Grenade où vont crépitant les castagnettes d’Ourel dont l’image rayonne depuis une petite vitrine du château-musée de Boulogne-sur-Mer. Extrait :RENCONTRERetour du PortugalMon ami Dominique m'offrit « Le livre de l'intranquillité »Je fis alors la connaissance du multiple porteur de malle qu'était son auteurDe décennies en décennies alourdissantEnrichissant son bagage de petits papiersFragments de phrases et de penséesFernando Pessoa alias aliasDepuis la fenêtre de la rue dos DouradoresQuotidiennement au tonnerre lisboèteÉvoquait l'âme de Fernando Pessoa alias alias... Un jour que je pensais, au seuil des chapiteaux, à l'accent circonflexe et l'étymon des vers, je vis sous un cyprès Pessoa par son rêve. Ici les passements, les marbres et jets d'eau, les orgues au néant d'être vide au cordeau, je vis sous un cyprès Pessoa par son rêve. Et les fûts renversés des antiques châteaux abritaient des dieux morts et lézards ancestraux ; je vis sous un cyprès Pessoa par son rêve.