Prix public : 15,90 €
Jeune réalisateur, pour mon deuxième long-métrage (« Sans Mobile Apparent »), j’ai eu la chance, grâce à la relation que mon producteur Jacques-Éric Strauss entretenait avec Ennio Morricone (ils avaient fait ensemble « Le Clan des Siciliens »), d’obtenir l’accord du maître.<br><br><br>J’ai le souvenir précis de notre première rencontre. Il avait déjà, bien évidemment, lu mon scénario et donné son accord de principe et déjà imaginé le thème central du film qui était loin d’être tourné ! Cette facilité de vision m’impressionnait et, dans un studio de Boulogne, j’ai écouté sa proposition. Il se trouvait que j’avais fait des études de musique et j’ai donc noté, sur un bout de papier, les cinq premières notes du thème central. Morricone voit tout de suite le papier, me demande si c’est moi qui les ai écrites, il me tend la main et me dit : « Parfait, nous pouvons travailler ensemble ! »<br><br>Cela aura été une expérience unique, je l’ai suivi lorsqu’il enregistrait toutes les bandes sonores à Rome avec son orchestre et il y avait quelque chose de fascinant et passionnant dans la manière dont Morricone tenait ses musiciens, leur indiquait les nuances, reprenait leurs erreurs et aussi, ce qui était plutôt flatteur, écoutait quelques réflexions et suggestions que je pouvais faire et les approuvait.<br><br>Cette expérience et cette chance me permettent donc de préfacer, avec plaisir, l’ouvrage de Vincent Perrot et Jean-François Tifiou. Morricone était une légende, certes, mais c’est une légende que l’on peut entendre quand on veut, tous les jours, et il faut les féliciter pour, après tant d’autres, rendre hommage à cet irremplaçable compositeur.<br><br>Philippe Labro