Prix public : 16,00 €
Peut-on encore écrire et publier des textes érotiques en 2020 ? Peut-on, bien modestement, essayer de s'inscrire dans une tradition littéraire qui a, depuis longtemps, ses lettres de noblesse en France ? Il serait facile de répondre oui et pourtant, ces questions peuvent se poser en cette époque de passions tristes ; à l'heure où notre société est laminée par une vague de censure et de puritanisme d'une rare violence, conséquence du politically correct américain. Un coup d'oeil sur les murs de nos villes, de plus en plus réquisitionnés par les néo-féministes, suffit à comprendre que la chasse à l'homme est ouverte, que ses désirs sont de plus en plus condamnés et repoussés dans le champ de la perversion. En ce sens les nouvelles rassemblées dans cet ouvrage n'échappent pas à une intention polémique. Elles expriment, à travers leurs différents canevas, une révolte contre cet état de choses étouffant. Car l'érotisme de Jacques Lucchesi ne fait pas dans la dentelle. Il prend sa source dans les bas-fonds de la psyché humaine, là où le sexe et l'argent forment un couple indissociable, où la frustration et la rêverie onaniste débouchent sur des situations fortement transgressives. Ici les femmes profitent des hommes autant qu'ils profitent des femmes. Chacun se sert avant d'être servi dans un sempiternel jeu de dupes où seule règne la loi du désir, où la faim (de l'autre) justifie tous les moyens pour l'assouvir et l'asservir. Point n'est besoin d'être devin pour comprendre que cet éloge du libertinage ne fera pas l'unanimité chez celles et ceux qui ouvriront ce livre. Car l'auteur, selon le mot du prince de Ligne, préférera toujours « les époques de catins aux époques de Catons ». JL