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Fondée sur l'étude du visible, l’histoire de l’art hérite aussi de l’opposition entre lumière et ombre qui, des récits originels aux positivismes modernes, polarise notre rapport au monde et à son étude, et nos imaginaires. Historiens de l’art, artistes et archéologues interrogent ici les développements de la discipline à l’aune du lien entre savoir, positivité et lucidité, d’une part, et non-savoir, négativité et obscurité, de l’autre. De l’usage du noir (couleurs, matériaux) à l’exploitation de conditions de visibilité spécifiques (la pénombre, la nuit), en passant par les objets de la représentation (peaux sombres, peaux noires), comment approcher l’histoire de l’obscurité? Cette dernière renvoie enfin aux zones d’ombre de l’histoire de l’art, tant d’un point de vue plastique que méthodologique. Dans quelle mesure avons-nous été et sommes-nous encore aveuglés par la lumière comme par des mythes à certains égards structurants pour la discipline? Et si la perception ne peut être réduite à la seule visualité, à quoi l’obscurité peut-elle ouvrir la voie?