Prix public : 25,00 €
L’Ouroboros joue les caméléons. Son numéro 8 nous offre de nouvelles surprises, à commencer par ce ciel bleu vif parsemé de légers nuages blancs où lévite la table aux pieds d’oiseau de la grande artiste Meret Oppenheim, annonçant l’envol de ses oeuvres à l’intérieur de la revue. C’est un rare bonheur, que nous proposons à nos lecteurs, que de partager la découverte de l’univers plastique et poétique de cette artiste encore scandaleusement méconnue, assignée au rôle de modèle de Man Ray, ou de maîtresse du photographe, puis de Max Ernst et de Marcel Duchamp, alors que c’est une figure majeure de la mouvance surréaliste et même de toute l’histoire de l’art, comme l’attestent l’inventivité et la variété des oeuvres que nous sommes heureux de présenter. Nous invitons ensuite à une savoureuse dégustation de vers et de proses, descendant de l’avion de San Francisco pour visiter la singulière maison d’Odile Nguyen, puis le jardin sans allées de Baptiste Gaillard, avant de goûter une floraison de textes délicieux, parfois doux-amers, voire inquiétants, de Patrick Cloux, Joseph Incardona et sa mystérieuse valise, Anne Pitteloud, Pierre Schuster et Emmanuel Venet. Épris de nouveautés, L’Ouroboros nous régale ensuite d’extraits de deux bandes dessinées d’inspirations très différentes : l’attachante “Baronne du jazz” de Priscilla Horviller, pionnière éprise de musique et de liberté, et la très novatrice, “décoiffante”, “Couleur des choses” de Martin Panchaud, phénomène qui valut à son créateur de décrocher le convoité et mérité “Fauve d’or”au Festival d’Angoulême de 2023. Max et le maxisme sont présents, belles pages en couleurs avec des oeuvres aux titres “barrés”, précédant quatre autres peintres, dont trois femmes : la radieuse fée du lac Caroline Bachmann et ses levers de soleil, la géniale Meret Oppenheim déjà évoquée, et la jeune, talentueuse et subtile Camille Boileau qui nous en fait voir de toutes les couleurs. Le quatrième, Bernard Pruvost, thaumaturge surréaliste, nous ouvre sa villa Dahomey, somptueux palais onirique. Nos musées lyonnais continuent de nous enchanter : ceux que le public n’a pas vus : le musée des Tissus, dont, par privilège, sa nouvelle directrice, Aziza Gril-Mariotte, nous ouvre les portes, alors que celles-ci resteront closes, aux dernières nouvelles, jusqu’en 2029 ! Le musée urbain Tony Garnier, longtemps fermé, et qui vient de rouvrir, pimpant et rénové ! Le musée des Beaux-arts, plus familier aux lyonnais, mais questionné ici à travers une oeuvre inattendue, et des regards neufs. Mais L’Ouroboros, c’est aussi la photographie, et, dans nos pages-couleur, nos notules théâtre et cinéma, et ici sculpture, et nos notes de lecture….