Prix public : 20,00 €
Les États qui se sont formés dans la longue durée se réfugient derrière le rideau compact des mythes et légendes pour poser les fondements de leur existence, et basculer ainsi dans l’histoire. Cette dernière trouve dans ces croyances endogènes des éléments explicatifs de première main pour bâtir un schéma explicatif d’ensemble sur la vision du monde de ces structures sociopolitiques. Le royaume de Kôngo ne déroge pas à cette règle. Pour nombre de disciplines scientifiques, le raccourci est tout trouvé afin de passer à autre chose, c’est-à-dire à des réalités sociales dont le système de représentation du monde attire leur curiosité, interroge leur intuition, sonde leur niveau de connaissances. Parce que dotée de moyens techniques et matériels plus efficients que d’autres peuples, la civilisation occidentale, conquérante, brave les obstacles que la mère nature a érigés entre les communautés humaines. Elle se donne le temps nécessaire de nourrir sa curiosité, par l’observation et l’étude des sociétés situées très loin de son territoire. La découverte du Kôngo par les Portugais en 1482 s’inscrit dans ce halo scientifique, dominé par un altruisme industriel et culturel conquérant. La caricature des coutumes locales dans les relations et chroniques anciennes permettent de saisir les raisons motivant la volonté de transfèrement de la civilisation portugaise au Kôngo. En effet, la couronne portugaise recourut au commerce, à l’évangélisation et à l’éducation scolaire pour atteindre l’objectif visé. Depuis lors, un syncrétisme culturel prit corps dans les sociétés kôngo.Pourtant, malgré des offenses missionnaires virulentes, les sociétés kôngo n’ont pas tourné l’épaule de leur passé, de leur civilisation que l’ethnologue allemand, Léo Frobenius ne se refusa pas de mettre le lyrisme au service de la cause : « Plus au sud, dans le royaume du Congo, une foule grouillante, habillée de ‘’soie’’ et de ‘’velours’’, de grands États bien ordonnés, et cela dans les moindres détails, des souverains puissants, des industries opulentes. Civilisés jusqu’à la moelle des os !» . Chacune des sociétés kôngo garde encore ce qu’elle a d’essentiel, ce qui constitue leur substrat culturel kôngo : le « Bukôngo » évoqué avec force détail par Vincent de Paul Basunga N’soni . Les proverbes, « formule brève, qui peut être mémorisée, connue d’un groupe socioculturel défini, exprimant une idée commune admise comme vraie » baignent dans la littérature orale kôngo étendue jusqu’à l’infini. Oscar Stenström a tenté de démêler leur écheveau. Dans un chapitre intitulé Origine des proverbes des Bakongo, il a, dès l’entame, reconnu l’impossibilité d’étudier leur origine .Les proverbes, expressions de la sagesse et de l’observation, sont chez les Sûndi de Mbuku-Nsongo de deux sortes : « Les premiers énoncent un principe général, les seconds des situations particulières dont le principe général doit être induit ». À travers les proverbes, il n’est vraiment pas question de suivre leur év